Sur l’île de Chira
Il y a encore 5 ans, l’île de Chira ne vivait que de la pêche. Isolés, les habitants ne se rendaient sur le continent que pour vendre leurs poissons à des négociants. Ils passent leurs journées sur la mer afin de ramener du poisson, mais cultivent également des mollusques en utilisant la mangrove de l’île. Toute l’économie de l’île dépendait donc uniquement des produits de la mer et subissait les aléas de production et du marché. Et leur situation se dégradait d’année en année.
Les femmes, ne pouvant plus subvenir aux besoins de leurs enfants scolarisés, se montent en association et réfléchissent à une activité qui pourrait diversifier les sources de revenus. Elles se lancent dans la construction d’une auberge, avec l’idée que le tourisme serait une source extérieure d’argent et permettrait donc de stimuler l’économie de l’île. Les hommes ne croient pas au projet. Elles se sont quand même battues et aujourd’hui sont fières de leur réussite, l’accueil des touristes a permis l’élévation sensible du niveau de vie de l’île et a permis la création d’autres activités liées au tourisme, comme une fabrique de fromage, un centre d’artisanat.
Aujourd’hui, la pêche reste toujours l’activité principale de l’île, mais le projet touristique assure un débouché pour le poisson et a permis de diversifier les sources de revenus. L’île de Chira reste un monde à part, isolé du continent, et maintient sa culture traditionnelle de mollusques.
Nous y avons passé trois jours en compagnie d’une équipe d’étudiants vétérinaire. Ils étaient là pour réaliser leurs services à rendre au gouvernement à la fin de leurs études. Au programme, balades, vélo, pêche et rencontres des habitants de l’île.
Fransisco vit seul dans sa hutte de bois, de manière totalement autonome en cueillant ses fruits, cultivant ses racines et capturant sa viande. Lors d’une randonnée, il nous a invité dans sa cabane toute simple, a partagé ses fruits et nous a raconté avec passion son mode de vie à la Robinson. On a été charmé par l’atmosphère de l’île comme coupée du monde et la tranquillité de vie, mais aussi par le projet en lui-même et les villageois festifs et la main sur le cœur…