Du Mali au Burkina
Bandiagara est un gros village assez touristique. Amandine et Jeff sont stagiaires là bas et y habitent depuis plus de trois mois. Ils travaillent sur le nim. C’est un arbre originaire d’Inde et ramené ici en Afrique de l’Ouest. Yen a partout et avec le baobab, c’est un des seuls arbres présents dans ces paysages désertiques. Le Nim a été rapporté en Afrique, mais pas les savoir faire ancestraux faire qui vont avec. Pourtant, il a de nombreuses propriétés médicales (anti paludisme) et agronomique.
Jeff et Amandine, nos deux agros, bosse sur ses qualités protectrices contre les insectes. Les graines du Nim, sous forme d’huile, protègent les semences stockées contre les insectes et, appliquées au champ, peuvent augmenter les récoltes de manière naturelle. L’enjeu est important. Dans la région, les agriculteurs ont été poussés à consommer des insecticides chimiques pour leurs cultures. Mais bien souvent, ils ne savent pas lire, et donc ne connaissent pas le mode et les doses d’application. Au final, beaucoup de terres ont été bousillées. Cet insecticide naturel pourrait donc être très bénéfique pour les paysans.
Après quelques jours passés en leur compagnie, je suis reparti pour une mission transport vers le Burkina. J’ai en effet rendez vous avec Pierre et Anael à Bobo Dioulasso. 650 km à nouveau, mais cette fois je suis prévenu : va y avoir des galères ! Ca n’a pas loupé, le bus qui devait faire la liaison directe ne part pas car il n’a pas assez de clients. Ca commence bien ! Je prends donc le premier bus qui part dans la bonne direction, et je m’arrête dans une petite ville en chemin. Pas de bol, il n’y a pas d’hôtel et il est déjà minuit. Finalement, je passe la nuit dans la cour de la gendarmerie. Trois changement de bus plus tard, quelques heures d’attente et un passage de frontière « à l’africaine », je retrouve les deux compères à Bobo Dioulasso.